Aumônerie Saint-Martin

Localisation :

Tours, 5 rue Rapin

Dates :

Fin XVe ou début XVIe siècles ; XVIIe siècle

État du batiment :

Conservé

Aumônerie Saint-Martin.
Crédits : photo © Ophélie Delarue

Cet édifice, qui constitue sans doute l’ancien logis de l’aumônier de Saint-Martin, se situe à  l’angle des rues Rapin et Julien Leroy. L’aumônerie faisait partie de l’enclos de Saint-Martin. Le plan du cloître Saint-Martin daté de 1762 montre que les parcelles étaient relativement grandes et dotées de jardins. Les parcelles étroites sur lesquelles sont construites des maisons à pignon sur rue sont absentes. Le parcellaire n’exerce donc qu’une faible contrainte sur la forme de l’habitat.

 

Détail retouché du Plan du cloître Saint-Martin, 1762, plan, Tours, Archives départementales d’Indre-et-Loire, G. 381.
Crédits : Photo © Archives départementales d’Indre-et-Loire / Adobe © Ophélie Delarue.

 

L’hôtel adopte un plan usuel, propre aux grandes parcelles : des corps de bâtiments disposés autour d’une cour, elle-même séparée de la rue par un mur [Guillaume, Toulier, 1983, p. 14-15]. Les corps de bâtiment adoptent un plan en « L » doté d’une tour d’escalier située à la rencontre des deux ailes, dont l’une est couverte d’une terrasse. Le logis et sa tour furent construits dans les matériaux promus par Louis XI et très en vogue encore sous Charles VIII et sous Louis XII, à savoir la brique et la pierre de taille de tuffeau pour les chaînages et les encadrements de baies [Gaugain, 2011, p. 925]. De cette première campagne de construction, demeure le corps de logis flanqué de sa tour d’escalier. L’aile de la terrasse fut ajoutée au XVIIe siècle [Hamon-Brun, 1996, p. 23]. Celle-ci prend place au nord de la cour. Elle ouvre par deux arcades sur un bâtiment de communs. La terrasse reçoit un garde-corps en fer forgé qui porte en son centre la date de 1677.

Un garde-corps de la terrasse en fer forgé portant la date de 1677. Aumônerie Saint-Martin.
Crédits : photo © Ophélie Delarue

 

La tour d’escalier semble avoir conservé son caractère authentique. Le reste de la façade, en particulier les baies, ont été modifiées [Hamon-Brun, 1996, p. 23]. Dès le XVIIe siècle, l’évolution des techniques des verriers permettent de fabriquer des plaques de verre de plus en plus grandes. Les fenêtres à petits bois remplacent alors les anciennes croisées [Bresler, 2002, p. 11, 24]. Le châssis des fenêtres de l’aumônerie est constitué de deux battants de menuiserie à petits bois du XVIIe siècle, sans doute contemporains de la construction de la terrasse. Le corps de logis fut en outre prolongé dans sa partie sud. La brique y est abandonnée au profit de la pierre de taille. Le double bandeau qui sépare le rez-de-chaussée du premier étage, tout comme les encadrements des baies à chambranles incitent à placer cet agrandissement au XVIIe siècle également.

Porte de la tour d’escalier de l’aumônerie Saint-Martin.
Crédits : photo © Ophélie Delarue

 

Bibliographie

Base POP, IA00071505 et PA00098133
Bresler Henri, Les fenêtres de Paris: aperçu historique du XVe siècle à nos jours, Paris, Atelier Parisien d’Urbanisme, 2002.
Cospérec Annie, L’Architecture brique et pierre en Touraine aux XVème et XVIème siècles, mémoire spécialisée de civilisation de la Renaissance, CESR-Université de Tours, [1977].
Gaugain Lucie, « Nicole et Simon Duval : deux promoteurs de l’architecture flamboyante entre Seine et Loire dans la seconde moitié du XVe siècle », dans Bulletin Monumental, T. 179, n°3, année 2021, p. 253-276.
Gaugain Lucie, Le château et la ville d’Amboise : architecture et société aux XVe et XVIe siècles, thèse d’Histoire de l’Art sous la direction d’Alain Salamagne, Université François Rabelais de Tours, [2011].
Guillaume Jean, Toulier Bernard, « Tissu urbain et types de demeures : le cas de Tours », dans Guillaume Jean, Boudon Françoise, Babelon Jean-Pierre et al., La maison de ville à la Renaissance : recherches sur l’habitat urbain en Europe aux XVe et XVIe siècles, actes du colloque tenu à Tours du 10 au 14 mai 1977, Paris, Picard, 1983, p. 9-24.
Hamon-Brun Maud, L’activité artistique à Tours, 1495-1515, Mémoire de maîtrise : Histoire de l’Art sous la direction de Jean Guillaume, CESR-Université de Tours, [1996].
Sartre Josiane, Châteaux « brique et pierre » en Picardie. Quatre siècles d’architecture, Nouvelles éditions latines, 2012.


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